Caractères mobiles coréens en bois

Dès le XIe siècle, les Chinois impriment des textes au moyen de caractères mobiles en terre cuite. Les caractères en métal (bronze, cuivre ou étain) sont employés pour la première fois en Corée au moins 75 ans avant Gutenberg. Ils sont fabriqués par un procédé de moulage dit « fonte au sable ».

Les lettres-modèles sont d’abord dessinées sur des bandes de papier. Puis, elles sont collées sur des cubes de bois afin d’y être gravées en relief. Une fois gravé, le caractère en bois est pressé dans un moule en deux parties, fabriqué à partir d’un mélange de sable et d’argile. Le moule prend son empreinte en creux. Du métal en fusion est ensuite versé dans le moule. Le métal remplit le creux laissé par la lettre en bois et se solidifie pour devenir un caractère mobile. Le moule est ouvert et la lettre en métal extraite. Avant d’être utilisée, elle est d’abord égalisée et polie.

On dispose les caractères sur une plaque de cuivre enduite de cire. Parfois, pour qu’ils tiennent bien en place, on remplit les interstices avec des cales en bambou et des bouts de papier. Des baguettes de bois sont fixées à la plaque afin de délimiter les colonnes et de faciliter la composition du texte.

Une fois le texte composé, la forme imprimante est encrée à la brosse. Une feuille de papier légèrement huilée puis humidifiée est placée sur celle-ci par deux ouvriers. Ils doivent la tendre des deux côtés afin d’éliminer tout froissement.

En ce qui concerne l’écriture coréenne, elle fait l’objet d’une réforme au XVe siècle. On abandonne les signes chinois au profit du hangeul, un alphabet de seulement 28 signes (réduit ensuite à 24). Cette écriture est simple et facile à apprendre. Elle est encore aujourd’hui l’une des écritures les plus économiques au monde. Toutefois, elle conserve de son prédécesseur chinois l’usage d’inscrire chaque signe dans un carré. En hangeul, chaque carré correspond à une syllabe et peut donc comporter plusieurs des 24 signes de bases. Cette particularité est vite surmontée en écriture manuelle. En typographie, par contre, elle oblige à produire plusieurs dizaines de milliers de combinaisons, et ne s’avère donc guère plus commode que les idéogrammes chinois.