Le Bonnet rouge
Paris, 22 février 1917
Pendant la Première Guerre mondiale, la censure bat son plein. En aucun cas l’ennemi ne doit connaître l’état des troupes, les plans de batailles, les stratégies de l’État major. Il est exclut que le citoyen apprenne la vérité sur la vie des tranchées, les manœuvres désastreuses, le moral en berne, les désertions, les fraternisations avec l’ennemi, etc. La censure intervient après la composition du texte, avant son impression. Le censeur fait tout simplement retirer les textes interdits, y laissant de vastes colonnes blanches et mystérieuses, parfois remplies de petits carreaux noirs.