La meilleure arme contre la censure ? L’humour!

Le Canard enchaîné
N°1, Paris, 10 septembre 1915

Créé en 1915, le Canard enchaîné entend s’attaquer « à la guerre, à la censure, aux politiciens, aux affairistes, aux curés, au pouvoir, à la guillotine ». Il dénonce les scandales publics, refuse toute publicité pour éviter l’influence des annonceurs sur son contenu, et choisit comme devise : « La liberté de la presse ne s’use que quand on ne s’en sert pas ». C’est au Canard et à son confrère Le Crapouillet qu’on doit l’expression « bourrage de crâne ».
Pour contourner la censure, Le Canard enchaîné emploie l’humour : langage codé, antiphrases, phrases à l’envers, démentis qui valent confirmations… le lecteur initié comprenant instantanément les sous-entendus des blagues du « canard ».