Le « violent discours sur la superstition et l’intolérance des Toulousains » d’Étienne Dolet lui a valu d’être banni de cette ville, alors qu’il y était étudiant. Par prudence, l’imprimeur n’a mis ni son nom ni sa marque sur ce livre compromettant. On peut toutefois l’attribuer à Sébastien Gryphe, grâce au magnifique italique caractéristique de ce grand imprimeur lyonnais chez qui Dolet a travaillé pendant quelques années.
La vie brève et haute en couleur d’Étienne Dolet, imprimeur au tempérament ombrageux, est surtout connue pour sa fin tragique. Accusé d’athéisme, il est condamné à mort et gracié in extremis en 1542. Ce qui ne l’empêche pas de récidiver deux ans plus tard. Jugé coupable d’avoir publié des ouvrages séditieux, il fuit en Italie. Tentant de rejoindre son ami le roi François Ier pour demander grâce, il est capturé et condamné à périr sur le bûcher, après l’étranglement d’usage.