Portrait de Hiroshige

Andô Hiroshige (1797–1858) est l’un des plus célèbres graveurs japonais de l’époque Edo (1603–1868) et l’un des maîtres du mouvement ukiyo-e
(« images du monde flottant ») après Hokusai (1760-1849).
Les images réalisées par ce courant artistique font partie de la culture populaire du Japon mais sont rapidement collectionnées comme des œuvres à part entière en Europe au cours du 18e siècle.
Observateur de la nature, Hiroshige est principalement reconnu comme un peintre du paysage, jouant sur les transparences et cultivant le thème des saisons. C’est au retour d’une mission officielle, où il accompagne
en 1832 le cortège du shogun sur la route du Tôkaidô,
qu’il réalise sa fameuse série des Cinquante-trois relais
du Tôkaidô (1833-1834), qui remporte un succès considérable et fait sa renommée ; il consacre alors à cette route d’autres séries, de formats différents. Il publie également vers 1839, une série, commencée par Eisen, Sur la route du Kisokaidô. Sa production énorme, comprenant plus de huit mille oeuvres, le conduit à parcourir sans cesse le Japon, qu’il transfigure dans son art, où il conjugue réalisme et poésie. Parallèlement à ses suites d’estampes de paysages, il réalise aussi des gravures de fleurs, d’oiseaux (kachô-ga), et de poissons. Son atelier comptera jusqu’à dix-huit élèves, qui achèvent parfois certaines de ses suites. En Europe, les tenants du fauvisme ou Cézanne ont pu s’inspirer du travail d’Hiroshige qui fait souvent preuve d’audace et d’innovation dans la juxtaposition de couleurs vives et le traitement « cubiste » de certaines formes.

Trois oeuvres principales :
Les Cinquante-trois relais du Tôkaidô (Tôkaidô gojûsan tsugi), publié en 1833-1834
Les Soixante-neuf Stations du Kiso Kaidō (Kiso Kaidō
Rokujūkyū-tsugi), 1834-1842
Les Cent vues d’Edo (Meisho yedo hiakkei), 1856-1858

Pour aller plus loin :
Nelly Delay, Hiroshige sur la route du Tokaîdo, Paris, Éditions Fernand Hazan, 2010