Élément clé du système mis au point par Gutenberg, avec la fonte de caractères en plomb et l’encre grasse, la presse à bras s’inspire en partie du pressoir à vin.
Un premier ouvrier pressier, le batteur, encre la forme imprimante avec des balles d’encrage. Pendant ce temps, le deuxième ouvrier, le margeur, dispose une feuille de papier sur le tympan, qui est ensuite rabattu. Le lit de la presse est déplacé avec une manivelle et vient se placer sous la platine. Quand on tire le barreau, une vis fait descendre la platine qui presse le papier sur la forme encrée.
Jusqu’à la fin du XVIIIe siècle, le mécanisme ne permet pas d’imprimer une feuille entière en un coup. Afin de développer une pression suffisante pour assurer une impression uniforme, la platine ne fait que la moitié de la surface de la forme imprimante, ce qui oblige les pressiers à imprimer chaque page en deux mouvements. Ils atteignent quand même une production de 120 à 180 impressions à l’heure !
Avec les journées de travail de 12 h (en hiver) et 14 h (en été), sur une semaine de 6 jours, le métier de pressier est physiquement éreintant. Et il demande peu de qualification : les pressiers étaient donc fréquemment affublés du surnom peu glorieux d’« ours » par les compositeurs. Ces derniers, instruits (ils savaient lire) et mieux payés, se voyaient en retour appelés « singes » : des animaux gesticulant et ne sachant guère qu’imiter.
Vidéo :
- Fonctionnement de la presse
- How a Gutenberg printing press works (english)