Machine de type Fougeadoire
Pagnon & Cie, Vve Jager & fils aîné, Paris, XIXe siècle
Avant que la photographie ne soit aussi largement utilisée par l’industrie de l’impression, les lithographes utilisaient cet appareil à l’apparence de trampoline pour modifier la taille de leurs dessins et même pour les anamorphoser. La plus connue de ces machines en France et en Angleterre est celle présentée ici, de type fougeadoire. Elle fut brevetée par A. M. Fougeadoire en 1889, bien que l’idée n’était en aucune façon nouvelle. Le principe qui sous-tendait cette utilisation était très simple : elle ne fait que renforcer l’idée que l’on se fait de son efficacité. Elle dépendait de l’élasticité d’une feuille de « caoutchouc » et de l’utilisation de vis pour ajuster sa tension. L’impression lithographique était alors transférée au caoutchouc, soit à l’état relâché soit lorsque celle-ci était tendue. Dans le premier cas, les vis étaient tendues afin d’élargir l’image, dans le second, elles étaient relâchées afin de la réduire. Les ballons de caoutchouc comportant des lettrages présentaient les mêmes effets visuels. Le changement maximum de taille rendu possible par une telle machine était un agrandissement ou un rétrécissement de 50 %, mais il était également possible de anamorphoser l’image en ajustant les vis de manière différente. De telles machines furent utilisées pendant une bonne partie de la fin du XIXe siècle, ce qui illustre bien le coût très élevé de l’introduction d’équipements photographiques à l’époque et le conservatisme naturel de la profession.