Aux XVIIe et XVIIIe siècles existe un double marché de l’information. La Gazette, sous l’étroit contrôle royal, donne des nouvelles diplomatiques de l’étranger et du pouvoir royal. Pour avoir un autre point de vue sur ces événements, on peut se procurer des gazettes périphériques, imprimées hors de France, principalement aux Pays-Bas (Amsterdam, Utrecht, Leyde), en Suisse (Neuchâtel, Genève) ou dans les États du pape (Avignon). D’abord interdites, ces gazettes finissent toutefois par être autorisées. Mais les relations restent tendues : alors que les gazettes néerlandaises sont réalisées par des réfugiés protestants installés aux Pays-Bas, le ministre Vauban prévoit de créer un « escadron anti-gazetiers », combattant par l’écrit les idées séditieuses venues de l’étranger. Selon certains historiens, plus de la moitié des textes lus en France au XVIIIe siècle étaient imprimés hors de France.
Imprimé « à milles lieues de la Bastille »