Un renouveau typographique qui s’inspire du passé

Spécimen des caractères Augustaux
Louis Perrin, Lyon, 1870

Depuis le XVIe siècle, le dessin des caractères destinés à la composition de textes courants s’était régulièrement affiné pour aboutir, dans les toutes dernières années du XVIIIe siècle, à des formes rationnelles, à fort contraste entre pleins et déliés. En 1846, pour une édition des Inscriptions antiques de Lyon d’Alphonse de Boissieu, l’imprimeur lyonnais Louis Perrin rompt avec cette évolution en faisant graver un nouveau caractère pour lequel il s’inspire des inscriptions lapidaires romaines. Le caractère qui en résulte – les Augustaux – annonce un retour aux modèles issus de la Renaissance, et amorce un mouvement, le « renouveau elzévirien », qui gagne toute l’Europe par la suite, et laisse encore des traces dans nos librairies aujourd’hui, car la grande majorité des romans sont toujours composés avec des caractères dits « elzéviriens ».