Une contrefaçon belge

Honoré de Balzac (1799–1850)
Les Illusions perdues
Société belge de librairie, Bruxelles, 1853

De nombreux écrivains du XIXe siècle publient leurs romans en feuilletons, dans les journaux, veillant à maintenir le suspense à la fin de chaque chapitre pour inciter le lecteur à acquérir le numéro suivant. Le livre à proprement parler ne sort que quelques semaines après la parution du dernier épisode. Mais, entre temps, il arrivait parfois que des éditeurs peu scrupuleux fassent composer les textes, au fur et à mesure de leur sortie, à des imprimeurs de Bruxelles (où la police française ne pouvait intervenir). À peine le dernier épisode publié, ils étaient donc en mesure d’inonder le marché parisien de contrefaçons à bon marché, avant même la sortie de l’original !