La mise en page des manuscrits médiévaux, tout comme celle des livres d’aujourd’hui, répond à un système d’équilibre graphique dont l’unité de base n’est pas la page, mais la double-page. Ainsi, le bloc de texte n’est pas centré sur la page, ni verticalement, ni horizontalement.
Les réglures visibles ici sont des repères tracés à la pointe sèche ou à la mine de plomb, destinés à guider le copiste dans son écriture. Elles déterminent la mise en page du texte mais aussi de l’image.
En savoir plus sur les manuscrits Bibliques :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Manuscrits_bibliques
En savoir plus sur l’écriture textura :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Textura
En savoir plus sur la Bible « portable » ou « portative » :
« Le XII° siècle ignorait la Bible en un seul gros volume : c’était encore, comme depuis toujours, une collection de livres, le plus souvent de tailles différentes, exécutés pour des usages divers et occasionnellement rassemblés en tant que recueil canonique des livres saints. L’Évangile était posé sur l’ambon, au nord du célébrant, de sorte qu’en le lisant le diacre faisait face à la région des ténèbres, du froid et du paganisme ; de l’autre côté on plaçait les épîtres à l’usage du « lecteur ». Le psautier était ouvert sur un lutrin au milieu du chœur. Le Pentateuque était habituellement distinct des Prophètes.
Deux raisons simplement techniques justifiaient cette division fonctionnelle de la Bible en objets différemment reliés et ornementés. Les manuscrits étant volumineux et lourds, une Bible complète aurait été intransportable, et d’ailleurs les lettres étaient trop grandes pour que le texte puisse tenir en un volume. Au XIII° siècle, la taille des lettres manuscrites sera réduite à des dimensions qui permettront d’exécuter des bibles en un seul volume. L’usage intensif des abréviations contribua à cette compression de la calligraphie. Mais même ainsi, une Bible du XIII° siècle pesait rarement moins de cinq kilos. Il fallait créer d’autres techniques pour franchir le pas de la Bible portable à une Bible véritablement portative. » http://hypermedia.univ-paris8.fr/Groupe/documents/Illich/Illich.pdf
Une bible portative dans les collections de la BnF :
« Les bibles portatives étaient destinées à une clientèle d’étudiants de l’université de Paris qui pouvaient les transporter avec eux pour étudier en classe. Elles étaient aussi utilisées par les moines des ordres mendiants, dominicains, franciscains et autres, dans leur prédication itinérante… »
http://classes.bnf.fr/dossisup/grands/ec102a.htm