L’impression de ce texte est remarquable. Le savoir-faire de l’imprimeur rejoint celui du papetier, du fondeur de caractères et du graveur.
Il s’agit d’une édition richement illustrée des œuvres complètes de Virgile ; la page exposée vient des Géorgiques, sommet de la poésie latine qui chante les vertus de la vie paysanne traditionnelle.
La superbe illustration correspond au sujet abordé, ce qui n’était pas toujours le cas à une époque où l’on réutilise les bois gravés sans trop se soucier du contenu du livre. Les bois présents dans cet ouvrage sont les mêmes qui illustrent une édition beaucoup plus ancienne de Virgile, imprimée à Strasbourg en 1502 ! On les retrouve ensuite à Lyon en 1517 chez l’imprimeur Jacques Sacon avant que Jean Crespin les emploie à son tour en 1529.
Malgré leur facture archaïque et anachronique, très éloignée des principes de l’art humaniste, ces bois seront copiés pour de nombreuses éditions françaises et italiennes de Virgile tout au long du XVIe siècle.